50 MÉTIERS DU JEU VIDÉO PAR 50 FEMMES

TRANSCRIPTION

Épisode 17 — Lead Game Artist (Immersive Factory) – Brenda Hardy-Laudrin

Bonjour, je suis Brenda Hardy-Laudrin, je suis lead game artist à Immersive Factory et depuis peu je suis en télétravail chez moi, à la frontière bretonne.

Mon métier, c’est concevoir et penser des environnements 3D pour de la réalité virtuelle, aussi bien en termes de création d’environnements, de modélisation, de textures, de lumières et de comment on fait pour travailler en équipe, pour réaliser tout ça.

Le monde de la VR, y a des différences fondamentales vis-à-vis du jeu vidéo classique, on va dire sur PC ou sur console, c’est surtout une question de performance. On peut se permettre moins de choses, il faut penser les choses différemment. Pour une raison assez simple, c’est que pour un casque, le jeu tourne deux fois, on va dire. Si on essayait de faire tourner Cyberpunk deux fois en même temps sur la même machine, ça se passerait pas exactement comme ça devrait. Moi, j’ai choisi la réalité virtuelle justement pour ça, j’aime beaucoup réfléchir, à l’optimisation. Et c’est vrai que la réalité virtuelle, c’était idéal pour faire ses gammes dessus.

Un peu comme dans tous les métiers du jeu vidéo, le parcours pour en arriver là, c’est chacun à sa sauce on va dire. C’est vrai que maintenant que les formations existent, c’est vrai que mieux vaut faire une formation. Donc être en autodidacte, ça peut se faire après tout, un artiste est toujours jugé sur son portfolio et sur des tests. Mais ça demande une rigueur qu’il est extrêmement difficile à avoir. Donc moi j’ai fait cinq années d’études, deux années d’études de cursus traditionnel à une école et trois années de dessin 3D à une école aussi.

Je pensais pas travailler dans le jeu vidéo, en tout cas, au début de mon cursus. Je voyais plein de choses, c’est vrai que le cinéma d’animation est très tentant aussi. Et puis en fait, je me suis rendu compte que j’aimais beaucoup les process de travail dans le jeu vidéo. Moi, je joue depuis toute petite donc c’était un rêve le jeu vidéo mais travailler dans le jeu vidéo, pas spécifiquement. En tout cas, à la base. C’est un milieu qui est pas si difficile à intégrer. C’est juste qu’on en fait, on s’en fait tout un monde. C’est vrai que le jeu vidéo nous a fait rêver depuis qu’on est tout petits, il y a vraiment ce côté, c’est inaccessible, en fait, pas du tout. C’est vrai que moi j’ai eu la chance de sortir de l’école dans un nouvel âge d’or du jeu vidéo où ça recrutait énormément. Donc c’est vrai que ça n’a pas été si difficile que ça. Après, c’est comme tout, quand ça touche à la passion, c’est difficile parce qu’on a envie de tout donner dedans.

C’est beaucoup de choses en fait. J’adore modéliser, j’adore la lumière, j’adore l’intégration, j’adore la texture, j’adore travailler avec les gens, j’adore travailler en équipe. Je ne suis pas une solitaire, c’est pas dans ma nature. En fait, c’est tout ça construire quelque chose de cool à plusieurs et en fait, on est toujours plus fort à plusieurs.

Au début, moi je ne savais pas du tout combien c’était payé de travailler dans le jeu vidéo, il s’avère que c’est plutôt cool. C’est vrai que c’est une chance d’être passionné pour un milieu qui rapporte des sous et on n’a pas tous cette chance là, je suis bien tombée.

Moi, c’est un peu spécial dans le sens où je suis arrivée en stage dans mon entreprise et il s’est avéré qu’en fait j’étais la seule dans mon pôle, donc du coup, j’ai dû construire avec ceux qui étaient là, donc d’autres pôles. Au début, on était quatre, quand la boîte a grossi, qu’on a pu recruter. Il y avait ce côté en fin de compte, c’est une petite famille. Donc moi je n’ai pas ressenti du tout ce côté difficile d’être une femme dans ce secteur. On travaille avec des collègues, où il y a beaucoup de tendresse entre nous.