50 MÉTIERS DU JEU VIDÉO PAR 50 FEMMES

TRANSCRIPTION

Épisode 6 — Executive producer – Anne-Laure Fanise (DIGIXART)

Bonjour, je m’appelle Anne-Laure Fanise, je suis executive producer à Montpellier pour le studio DigixArt Entertainment.

Alors, je dirais que c’est à la fois gérer les projets et gérer le studio, enfin, pour ma part… je ne sais pas si c’est pareil dans tous les studios. C’est organiser le travail des gens, être sûre que chacun sait ce qu’il fait, ce qu’il a à faire, gérer les priorités. Et puis aussi, gérer tout le studio au niveau administratif, la comptabilité, les payes, les achats, de faire en sorte que tout se passe bien au niveau logistique, au niveau du studio.

Pour être executive producer, comme qualité, je pense qu’il faut être très organisé, qu’il faut être autonome, savoir prioriser les tâches, arriver à bien communiquer avec les gens et puis avoir un esprit de synthèse, arriver à se projeter en fait au niveau des plannings… et ne pas hésiter à remanier justement ses plannings, savoir être souple pour savoir s’adapter aux circonstances et aux problèmes qui arrivent au fur et à mesure.

Alors mon arrivée dans le jeu vidéo, elle s’est fait un peu par un concours de circonstances. Je viens pas du tout du jeu vidéo à la base, j’ai un diplôme d’ingénieure chimiste, j’ai plus travaillé dans la logistique et justement dans la gestion de planning et ce type de poste. Donc c’est plus l’opportunité de co fonder le studio avec mon mari Yoan, il y a six ans de ça, qui a fait que je suis arrivée dans le jeu vidéo. Et finalement comme on se complétait bien lui était plus la partie créative, moi la partie organisationnelle, au bout du compte ça faisait quelque chose de complémentaire.

Créer un studio, oui effectivement c’est une vie d’entrepreneur, ça fait peur. Au début, moi, ça me faisait vraiment peur de passer vraiment d’une vie de salariée à devoir tout gérer, créer sur quelque chose qui était vraiment l’inconnu. Le fait d’être bien accompagné par la pépinière d’entreprises de Montpellier, ça nous a aidés à sauter le pas, ça nous a vraiment aidés sur la création du studio. Alors, je dirais que c’est beaucoup de liberté, le fait d’être entrepreneur, ça permet d’organiser son temps comme on veut, ça permet à la fois, de pouvoir aller chercher les enfants à l’école, être disponible quand on en a besoin. Mais la contrepartie, c’est aussi qu’on travaille un peu tout le temps. C’est difficile de trouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, et de faire abstraction, en fait, du travail.

Le fait d’appartenir au secteur de la création culturelle, je pense que c’est un secteur du coup qui est très bienveillant, au niveau des studios de jeux vidéo indés, il y a beaucoup d’entraide, et puis tout le monde est confronté aux mêmes problèmes. Donc, c’est vrai qu’il y a beaucoup d’entraide dans ce milieu-là. Et quand on a des problèmes, on peut trouver facilement du soutien et des conseils auprès d’autres studios.

Le fait d’être une femme dans le jeu vidéo, du fait que j’ai jamais travaillé en tant que salariée dans le jeu vidéo, j’ai pas forcément connu les expériences qu’ont pu avoir d’autres femmes. Et le fait d’avoir co fondé le studio, du coup, on a pu mettre en place un climat de travail où, le fait d’être une femme, c’était pas important, ce n’était pas un critère qui faisait qu’on était plus discriminé ou qu’on avait des remarques. Je pense que le fait d’être deux co fondateurs, un homme, une femme, ça équilibre, c’est pas du tout une ambiance qui est tolérée, de sexisme ou de choses comme ça

Je dirais que ça dépend des jours, ça dépend des moments, mais non, globalement, c’est vraiment des bonnes expériences, c’est toujours nouveau quand on arrive à sortir un jeu, en fait, quand on voit, quand on est au tout début d’un jeu, que tout est très flou, on ne sait pas où on va, et puis finalement, petit à petit, on arrive à construire quelque chose. Et quand le jeu sort et qu’on a les retours des joueurs, des streamers etc, c’est hyper gratifiant. Donc c’est des sensations qu’on n’a pas forcément dans d’autres métiers.